DIENNE
Au coeur de la Vallée

Chapelle de Fortuniès dominant la vallée de la Haute Santoire

Dienne, qui comprenait autrefois la commune de Lavigerie, fut de tous temps situé au croisement d’importantes voies de communication (route du sel et chemins de transhumance) qui lui permirent de se développer. En effet, à l’époque romaine puis au Moyen Âge, une «strata publica » très fréquentée reliait Figeac, dans le Lot, à Massiac par le col de Cabre, véritable lieu de passage naturel du massif cantalien ; tandis que du nord au sud, on pouvait relier Riom-ès-Montagnes à Murat par le plateau du Limon et le fameux chemin des Quiroux.

Alors que le village portait encore le nom d’Aglése en 1229, il faut très certainement faire remonter l’origine du nom à celui de la déesse Diane, à laquelle un culte était rendu dans les montagnes et un temple consacré au sommet du rocher de Laqueuille. L’idolâtrie subsistant encore en ces lieux reculés vers le milieu du VIII° siècle, Charlemagne fit raser le temple. On dit que le Premier ministre de la déesse, sans doute par amour pour elle, avait pris les matériaux pour en construire un château sur le puy. Il s’était même donné le nom de la divinité qui devint celui du château et de la famille. La seigneurie de Dienne fut l’une des plus anciennes et des plus illustres familles d’Auvergne, ayant fourni à toutes les époques des hommes qui ont marqué l’histoire locale.

Plusieurs fois dévasté par les bandes anglaises au cours de la guerre de Cent Ans, puis par Renaud de Murat, ennemi juré du seigneur de Dienne, et enfin pillé par des compagnies isolées en 1449, le château fut finalement abandonné et tomba en ruines. Un nouveau château fut alors construit au lieu-dit «le Marchédial ».

Sur la commune, outre un petit patrimoine bâti très riche, on remarquera dans le bourg une splendide église romane du XII° siècle, au caractère architectural auvergnat de la période byzantine ; l’ensemble mérite que l’on s’y attarde.

Outre la fabrication de dentelles qui a perduré longtemps à Dienne, depuis la fin du XVII° jusqu’au début du XIX° siècle, la culture du lin s’est développée dans la seconde moitié du XIX°. Sur le plan alimentaire, la rave a précédé la pomme de terre ; les terres fertiles arrosées par la Santoire avaient fait l’objet d’un système d’irrigation remontant à l’époque médiévale.
Aujourd’hui, Dienne est l’incontournable point de passage pour se rendre au Puy Mary et dispose d’infrastructures d’accueil de qualité, ainsi que d’une dynamique école de vol libre baptisée Thang-Ka.

A découvrir dans les environs :

A quelques km au nord-est du bourg, sur le hameau de Fortuniès, se dresse une autre petite église romane dont l’origine remonte au XV° siècle. Cette église serait en réalité la chapelle d’un château ruiné à la Révolution et qui surplombait autrefois la vallée.
Il est à souligner qu'en 1995, la chapelle de Fortuniès a été retenue par la Commission Européenne, dans le cadre du soutien à des projets pilotes de conservation du patrimoine architectural européen (143 projets en Europe dont 9 en France).

Sauvage, autre hameau tout à fait à l’est, sur la planèze de Chalinargues, abrite un charmant petit lac créé par un riche bourgeois de Murat en 1602. Les villageois, en échange de l’inondation des prés, lui demandèrent de construire un moulin encore visible en contrebas.

La Cheyrelle de Dienne, demeure privée qui était à son origine, en 1866, une ferme-manoir, fut transformée au début du siècle passé en un superbe cottage d'été, sous l'œuvre de Gustave Serrurier-Bovy, décorateur liégeois et promoteur de la rénovation des arts décoratifs en Europe. La qualité de son ouvrage, tant intérieurement qu'extérieurement, vaudra à la Cheyrelle son inscription à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1994.
Le château de la Cheyrelle se visite en été (s'adresser à l'Office du Tourisme de Murat)